• Le cas controversé de l’aspartame 2ème partie

    En ce qui concerne la très controversée aspartame, un édulcorant de première génération, les chercheurs se montrent catégoriques, voire méprisants envers ses détracteurs. « Malgré des articles non scientifiques publiés dans les médias de masse et la presse scientifique, il n’existe aucune preuve à l’effet que l’aspartame soit cancérigène », écrivent-ils4.

    En fait, le seul édulcorant clairement montré du doigt par les auteurs de cette méta-analyse est la saccharine. Et encore faut-il nuancer; cette substance a causé le cancer de la vessie chez des rats qui en avaient consommé de hautes doses. Aucune recherche sur les humains n’a permis d’établir un tel lien.

    La notion de « haute dose » prend ici tout son sens. Ces scientifiques ont relevé quelques études de cas associant le cancer de la vessie, chez l’humain cette fois, à une très importante consommation d’édulcorants artificiels, soit 1,7 g/jour. (Voir tableau dans l’article Quels sont-ils?). Mais de quels édulcorants s’agit-il? Impossible de le déterminer avec précision, allèguent les chercheurs. Comme les produits transformés contiennent souvent une combinaison d’édulcorants, on ne peut attribuer cet effet à une substance en particulier.

    Cette méta-analyse soulève également tout le problème des limites actuelles de la science. Les chercheurs précisent ainsi que l’absence d’études épidémiologiques sur les édulcorants de seconde génération ne permet pas de se prononcer sur leur potentiel effet cancérigène. En d’autres mots, l’utilisation de ces édulcorants est trop récente pour qu’on puisse évaluer leurs effets à long terme.

    Faut-il en conclure, comme le font la grande majorité des scientifiques et les autorités de santé publique, que les édulcorants de synthèse sont sécuritaires? Ou, à l’instar de certains détracteurs, que nos connaissances sont insuffisantes pour nous permettre d’évaluer correctement le risque réel?

     

    Non à l’aspartame, au cyclamate et au stévia
    Oui au sucralose
    L’avis du Center for Science in the Public Interest (CSPI)

     

    Le CSPI, un groupe de pression américano-canadien axé sur la santé, la nutrition et la sécurité des aliments, considère tous les édulcorants artificiels, sauf le sucralose et le néotame, comme des substances à éviter.

    En mai 2008, en parallèle avec la parution d’un article dans sa revue Nutrition Action Healthletter13, l’organisme publiait dans son site internet : « La consommation d’aspartame durant toute une vie augmente probablement le risque de cancer. Personne ne devrait consommer de boissons ou d’aliments contenant de l’aspartame, particulièrement les jeunes enfants […]. Deux autres édulcorants artificiels, la saccharine et l’acésulfame-potassium ont également été reliés à une augmentation du risque de cancer. »14

     

    Le CSPI classe aussi le cyclamate et le stévia dans les additifs à éviter. En revanche, il estime que le sucralose est le plus sécuritaire des édulcorants artificiels actuellement sur le marché.

     

    Le cas controversé de l’aspartame

    En juin 2005, les autorités sanitaires des pays ayant approuvé l’usage de l’aspartame sont sur un pied d’alerte. Une recherche italienne parue dans le European Journal of Oncology révèle qu’à des doses équivalentes à celles ingérées par les humains, l’aspartame a causé une augmentation de la fréquence des lymphomes et de la leucémie chez des rats5.

    Les scientifiques de Santé Canada, du National Cancer Institute américain, de même que l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), une agence de l’Union européenne, examinent alors les résultats de l’étude. Ils concluent, en 2006, qu’il n’y a pas de lien entre cancer et aspartame ou qu’il n’y a pas lieu de réviser la réglementation encadrant l’usage de l’aspartame6, 7, 8.

    Et la migraine?

    Si la majorité des scientifiques sont d’avis que l’aspartame n’est pas une substance cancérigène (du moins d’après les doses journalières acceptables), beaucoup reconnaissent la possibilité que certaines personnes y soient particulièrement « sensibles ». Celles-ci pourraient ainsi éprouver certains effets indésirables liés à la consommation de cet édulcorant.

    Sur son site Web, la clinique Mayo mentionne l’aspartame comme l’un des déclencheurs possibles de la migraine, au même titre que la caféine, le chocolat, l’alcool - la bière et le vin rouge, surtout - et le glutamate monosodique.

    Santé Canada poursuit tout de même son analyse à partir des données brutes de cette étude. Mais pour l’EFSA, le sujet est désormais clos : « Sur la base de toutes les preuves disponibles, il n’y a pas lieu de continuer à réévaluer l’innocuité de l’aspartame, ni d’en revoir la dose journalière ».

    Cet épisode est à l’image de la vive controverse entourant l’usage de l’aspartame depuis son introduction sur le marché, en 1981. En fait, des voix se sont élevées contre son usage dès les années 1970 à la suite de la publication des premières études indiquant un lien entre la consommation d’aspartame et le cancer chez des animaux de laboratoire.

    Depuis 30 ans, on n’a pas cessé de mettre en doute la sécurité de l’aspartame. Outre son potentiel cancérigène, on l’accuse d’être neurotoxique, c’est-à-dire de causer une flopée de troubles neurologiques allant du simple mal de tête à la crise d’épilepsie, en passant par le déficit d’attention chez les enfants.

    Les études et les contre-études se sont accumulées sur le sujet. Ce qu’il faut retenir? Les études scientifiques ayant remis en question l’innocuité de l’aspartame ont été analysées subséquemment par différentes autorités sanitaires et par d’autres scientifiques indépendants. Santé Canada, la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), pour ne nommer que ceux-là, ont rejeté les conclusions de ces recherches.

    À titre d’exemple, en 1996, une étude épidémiologique a établi un lien entre l’introduction de l’aspartame sur le marché et une augmentation de l’incidence des tumeurs au cerveau aux États-Unis9. D’où la mauvaise réputation de l’aspartame.

    Or, la méthodologie, l’utilisation des données ainsi que leur interprétation ont été sévèrement critiquées par de nombreux chercheurs et organismes publics au cours des semaines, des mois et des années qui ont suivi la publication de cette recherche10.

    Aucune étude ultérieure n’est venue appuyer les conclusions de cette étude épidémiologique. Aujourd’hui, tant les chercheurs que les autorités de santé publique rejettent la thèse de la neurotoxicité de l’aspartame.

     

    Sécuritaire, l’aspartame? La conclusion des auteurs d’une revue de synthèse11 parue en 2002 résume bien l’état d’esprit de plusieurs scientifiques. « Aucun additif alimentaire n’a fait l’objet d’autant de recherches sur son innocuité que l’aspartame. [...] Il est clair que l’aspartame est sécuritaire, et il n’y a plus de questions sans réponse à l’égard de son innocuité, selon les conditions d’utilisation recommandées », affirment-ils.

    http://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/ArticleComplementaire.aspx?doc=edulcorant_controverse_do

     

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