• Maladie de Verneuil : symptômes, diagnostic, traitements

    Environ 1 % de la population française souffre de la maladie de Verneuil, une maladie de la peau qui nuit réellement à la qualité de vie.

     

    La maladie de Verneuil porte le nom d'Aristide Stanislas Auguste Verneuil de Saint-Martin, le chirurgien français qui l'a décrite pour la première fois en 1854. Cette maladie assez rare de la peau est aussi appelée "hidradénite", "hidradénite suppurée" ou "hidrosadénite suppurative".

    Maladie de Verneuil ou hidradénite suppurée : qu'est-ce que c'est ? La définition du dermatologue

    La maladie de Verneuil est une pathologie dermatologique (ou "dermatose") chronique qui atteint environ 1 % de la population française – il y aurait donc environ 650 000 patients en France. "Elle se caractérise par des lésions (abcès) très douloureuses qui se forment au niveau des plis. C'est une maladie douloureuse, handicapante et désagréable au quotidien" décrit le Dr. Pierre-André Bécherel, médecin dermatologue.

    La maladie de Verneuil touche davantage les femmes que les hommes : elle concerne environ 3 femmes pour 1 homme. "Il s'agit d'une maladie avec une composante génétique, familiale : elle se transmet donc aux enfants dans plus de 50 % des cas" estime le Dr. Pierre-André Bécherel. La transmission de la maladie de Verneuil serait autosomique dominante, avec pénétrance variable (ce qui signifie que la maladie n’est pas systématiquement transmise à toutes les générations).

    Les symptômes : des abcès au niveau des plis (visage, aisselles, aine...)

    La maladie de Verneuil est facilement reconnaissable à l'examen clinique. Son symptôme numéro 1 est la formation de lésions (kystes, abcès...) au niveau des plis de la peau – le pli vulvaire chez la femme, les plis génitaux chez les deux sexes, sous les seins, entre les fesses, au niveau de l'aine, sous les aisselles...

    Certaines zones du corps sont cependant plus touchées que d'autres. Ainsi, la maladie de Verneuil ano-périnéale représente 20 % des localisations de la maladie. Elle s’associe fréquemment à une atteinte des plis de l’aine, du scrotum ou de la zone pubienne (90 % des cas), des aisselles (26 %), de la région située derrière les oreilles (6 %) ou des mamelons (4 %).

     

    "Très concrètement, ce sont des boutons très douloureux, des "boules de pus" avec éventuellement un écoulement purulent et/ou malodorant" précise le médecin dermatologue. Ces lésions peuvent s'associer à une acné sévère et/ou à une maladie digestive (la maladie de Crohn, par exemple) et/ou à des rhumatismes inflammatoires (tels que la spondylarthrite ankylosante).

    À noter : environ 10 % des patients atteints par la maladie de Verneuil souffrent également d'un kyste pilonidal, une boule de pus située sous la peau, au niveau de la jonction entre le dos et les fesses. Cette lésion ne peut être corrigée que par chirurgie.

     

     

    Le diagnostic de la maladie de Verneuil est uniquement clinique : "aucun examen complémentaire, aucune biopsie n'est nécessaire, car les lésions sont suffisamment caractéristiques" souligne le Dr. Pierre-André Bécherel. Le diagnostic est posé par le médecin dermatologue, après adressage par le médecin généraliste. Le diagnostic est habituellement assez rapide, en particulier à un stade avancé de cette maladie de la peau.

    Antibiotiques, chirurgie... Quels traitements pour la maladie de Verneuil ?

    Le traitement de la maladie de Verneuil se déploie en trois volets : en première intention, le médecin dermatologue prescrira un médicament antibiotique à long terme (doxycycline). Si ce n'est pas suffisant, une biothérapie pourra être indiquée : "les anti-TNF sont aussi proposés en cas de maladie de Crohn ou de polyarthrite rhumatoïde" précise le médecin dermatologue.

     

    Enfin, pour les lésions les plus volumineuses et les plus résistantes (que l'on observe en particulier dans les formes sévères), une chirurgie pourra être proposée au patient (exérèse des tissus malades). Bonne nouvelle : "il semble qu'au fil du temps, la maladie a tendance à s'épuiser : on peut ainsi observer une régression des lésions en l'espace de quelques années" affirme le Dr. Pierre-André Bécherel.

    En complément du traitement médical (antibiotiques, anti-TNF) et de la chirurgie (pour les lésions les plus importantes), d'autres approches pourront être envisagées : "un suivi par un médecin nutritionniste en cas de surpoids ou d'obésité, une prise en charge en addictologie pour l'arrêt du tabac, ou encore un suivi en gestion de la douleur par un médecin algologue" propose le spécialiste. Les médecines dites "douces", quant à elles, n'ont pas fait l'objet d'une évaluation dans le cadre de la maladie de Verneuil : "toutefois, le yoga et la relaxation méritent d'être essayés..."

     

     

    Merci au Dr. Pierre-André Bécherel, médecin dermatologue à l'Hôpital privé d'Antony (groupe Ramsay Santé).

    Source : Société Nationale Française de Colo-Proctologie https://www.femmeactuelle.fr/sante/maladie/maladie-de-verneuil-symptomes-diagnostic-traitements-2174017

     
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