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Certaines huiles végétales conduiraient à l’infarctus
La chasse aux graisses saturées et au cholestérol peut faire des victimes
Des chercheurs américains et australiens viennent d’analyser des données jusqu’ici inaccessibles, issues de l'étude Sydney Diet Heart, et elles invitent à la prudence dans les messages appelant le grand public à remplacer les graisses saturées (animales ou végétales) par des graisses polyinsaturées. Dans leur phobie du cholestérol, des organismes comme l’Association américaine de cardiologie conseillent en effet de remplacer les graisses animales par des polyinsaturées de la famille oméga-6 (huiles de maïs, tournesol, pépins de raisin, carthame…). En effet, les oméga-6 ont tendance à abaisser le cholestérol sanguin. C’est d’ailleurs pour cela que la société Unilever avait inondé le marché dans les années 1960 d’huile et de margarine de tournesol Fruit d’Or.
La Sydney Diet Heart Study était une étude contrôlée qui s’est déroulée de 1966 à 1973. 458 hommes âgés de 30 à 59 ans, qui avaient connu un problème cardiovasculaire (infarctus, angine de poitrine) ont été divisés en deux groupes. Le premier a reçu pour consigne de faire baisser les graisses saturées à moins de 10% de l’apport énergétique et d’augmenter la part d’acide linoléique, qui est le chef de file de la famille oméga-6, en utilisant une huile et une margarine de carthame, pour atteindre 15% de l’apport calorique. L’huile de carthame n’apportant pas l’autre famille d’acides gras polyinsaturés, les oméga-3. Le second groupe n’a pas reçu de consignes particulières. Les deux groupes ont été suivis pendant 39 mois.
Les résultats montrent que par rapport au groupe de contrôle, le groupe « oméga-6 » a connu un risque de décès de toutes causes plus élevé de 62%. La mortalité cardiovasculaire augmente de 70% et la mortalité par maladie coronarienne de 74%. Cette étude est l’exact inverse de l’étude de Lyon conduite notamment par les Drs Serge Renaud et Michel de Lorgeril qui avait montré une baisse de la mortalité chez des patients cardiaques, avec une margarine « oméga-3 » à base d’huile de colza dans le cadre d’un régime de type méditerranéen.
En France, la Société française de cardiologie conseille d’utiliser des huiles végétales, sauf huiles tropicales, pour « réduire l’ingestion de graisses saturées néfastes », sans faire la distinction entre les familles d’acides gras ; tournesol, olive, colza sont censés avoir les mêmes avantages. Or les conclusions de la Sydney Diet Heart Study confirment que toutes les graisses ne se valent pas. L’alimentation occidentale reste marquée durablement par une ingestion élevée d’acides gras oméga-6. Ceux-ci sont indispensables mais lorsqu’ils sont en excès, ils favorisent les caillots sanguins et l’inflammation. La chasse aveugle aux graisses saturées et au cholestérol peut donc conduire au pire !
http://www.lanutrition.fr/bien-dans-son-assiette/aliments/matieres-grasses/huiles/certaines-huiles-vegetales-conduiraient-a-linfarctus.html
Pour aller plus loin : Prévenir l’infarctus et l’accident vasculaire cérébral du Dr Michel de Lorgeril
Source
Ramsden CE, Zamora D, Leelarthaepin B, Majchrzak-Hong SF, Faurot KR, Suchindran CM, Ringel A, Davis JM, Hibbeln JR. Use of dietary linoleic acid for secondary prevention of coronary heart disease and death: evaluation of recovered data from the Sydney Diet Heart Study and updated meta-analysis. BMJ. 2013 Feb 4;346:e8707.
Tags : graisses, huile, omega, heart, saturees
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