L'ONG Corporate Europe Observatory pointe l'influence du lobby pharmaceutique sur les décideurs européens dans un rapport publié mercredi. Les dépenses de l'industrie en frais de lobbying seraient 15 fois plus importantes que celles déclarées par les associations faisant la promotion de la santé publique et de l'accès aux médicaments.
L'an passé, les groupes d'intérêts pharmaceutiques inscrits au registre européen de la transparence ont déclaré 40 millions d'euros de frais de lobbying auprès des institutions européennes, soit 15 fois plus que les montants rapportés par les acteurs de la société civile travaillant sur les questions de santé et de médecine, observe l'ONG.
Pharma.be parmi les plus influentes
L'entreprise Bayer, à elle seule, déclarait l'an dernier 2,5 millions d'euros de frais, suivie par GlaxoSmithKline et Novartis (respectivement jusqu'à 1,9 million). Dans le top trois des fédérations nationales les plus influentes, la belge Pharma.be(Association générale de l'industrie du médicament), qui déclarait 225.000 euros de dépenses en lobby, aux côtés de ses homologues allemande VFA (250.000 euros) et française (2 à 300.000 euros).
176 lobbyistes accrédités
Corporate Europe Observatory met aussi en lumière le déséquilibre des moyens déployés en dénombrant environ 176 lobbyistes accrédités auprès des institutions européennes pour défendre les intérêts des entreprises pharmaceutiques et des associations commerciales, contre 48 de la société civile.
50 réunions en 4 mois et demi
La puissante Fédération européenne des industries pharmaceutiques (EFPIA), réunissant les multinationales GlaxoSmithKline, Pfizer, Baxter, Novartis, ou encore Sanofi, est particulièrement pointée du doigt par l'observatoire. EFPIA aurait tenu pas moins de 50 réunions avec des officiels de la Commission européenne lors des 4 premiers mois et demi de l'entrée en fonction de l'équipe de Jean-Claude Juncker, affirme Corporate Europe Observatory.
Au détriment de la santé publique
"L'industrie pharmaceutique tient les rênes d'une vaste machine de lobbying à Bruxelles, profitant d'un accès presque systématique aux décideurs de la Commission européenne. Cela alimente de sérieuses craintes quant à son influence excessive au détriment de la santé publique", conclut l'ONG, qui appelle à un "rééquilibrage des intérêts".
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