• Rencontre avec les éducateurs en diabétologie - 18/04/2014

    Rencontre avec les éducateurs en diabétologie - 18/04/2014

    Ils sont une dizaine à sillonner les 19 communes de la région bruxelloise pour assurer des séances d’éducation au diabète en 1ère ligne de soins. Déjà 4 années que ce nouveau métier de proximité existe, mais il est pourtant encore méconnu de nombreux acteurs de la santé. L’occasion pour nous d’aller à leur rencontre et leur demander de nous parler de leur expérience.

     

    Pouvez-vous nous décrire en quelques mots votre métier d’éducateur ?
    Il y a d’abord un rôle de sensibilisation : ouvrir les yeux des patients sur ce qu’est le diabète, les aider à comprendre ce qu’il se passe au niveau physiologique et l’importance de leur participation active aux traitements dans l’évolution de la maladie.
    La démarche de l’éducateur vise une plus grande autonomie grâce à une approche d’empowerment. Le défi est de motiver le patient à adopter de meilleures habitudes d'hygiène de vie afin de limiter les complications liées au diabète et faciliter une meilleure gestion du traitement au quotidien. Ce n’est pas facile, la clé est de trouver l’élément déclenchant dans la motivation, trouver un petit quelque chose qui leur permette d’avancer, de progresser. Jusqu’à l’étape suivante.


    L’éducateur, c’est quelqu’un qui vient voir comment va le patient, qui l’accompagne et l’encourage, le soutient dans ses efforts. Nous avons un rôle de « coach » et de guide. C’est pourquoi le suivi sur le long terme et des contacts d’année en année sont si importants. On dépend pour cela des prescriptions médicales, après lesquelles on doit parfois courir. Et puis le nombre de séances prévues dans les trajets de soins s’avère insuffisant pour certains patients, ce qui est dommage, surtout quand ce sont des personnes qui en ont vraiment besoin.

     

    Qu’est-ce qui vous semble particulièrement intéressant dans l’éducation à domicile ?
    L’éducation thérapeutique (dans les trajets de soins) est une opportunité d’agir plus vite, de manière plus précoce pour le patient (par rapport à une prise en charge hospitalière). Et le fait d’intervenir à domicile permet d’être plus proche du patient et de mieux appréhender son contexte de vie. Développer le lien thérapeutique dans l’environnement du patient permet une proximité qui favorise la relation de confiance et la personnalisation de l’accompagnement. En effet, pour cibler les besoins et transmettre des savoirs de façon adaptée, il faut prendre le temps de mieux connaître l’autre. Le changement n’est possible et les objectifs ne sont réalisables que s’ils sont établis de manière concertée. Une fois qu’on a compris qui est en face de nous, on peut envisager avec le médecin ce qui peut être mis en œuvre pour soutenir au mieux le patient. Il y a toujours une réponse possible.

     

    Quelles sont les bénéfices de l’éducation ?
    Grâce à ces séances, le patient bénéficie d'un plan d’éducation personnalisé, en fonction de ses habitudes, du contexte socio-culturel dans lequel il vit, du stade de son diabète. Il comprend mieux la théorie de la physiopathologie du diabète, il apprend à manipuler son matériel d'autocontrôle, à interpréter les valeurs et à atteindre les objectifs posés ensemble. Toute diminution de 1% de l’HbA1c permet de diminuer de 30% les complications du diabète. L’enjeu est donc important !

     

    Si vous pouviez vous adresser aux autres prestataires, que leur diriez-vous?
    Il y a encore beaucoup de choses à faire au niveau de la communication, de l’échange d’informations. De notre part aussi bien sûr. Si les professionnels communiquaient mieux et davantage, les patients seraient sans doute mieux compris et les suivis plus adaptés et efficaces. Vous n’imaginez pas le temps perdu à obtenir certaines informations ou documents.
    Nous sommes des partenaires complémentaires dans la prise en charge du patient. En collaborant et en se faisant confiance, on peut obtenir des résultats surprenants. Mais on ne prend pas le temps de connaître les autres prestataires, leur métier, et c’est dommage. C’est vrai que ça prend du temps et que ce n’est pas toujours faisable. Mais c’est pourtant tellement important.

     

    Nous tenons à remercier chaleureusement Mesdames Christine Boivin, Dalal Derouich, Christine Dicker pour leur contribution à cet article.

     

    http://www.rmlb.be/news/rencontre-avec-les-educateurs-en-diabetologie

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