• PIQÛRE DE GUÊPE, D’ABEILLE, DE FRELON ET DE BOURDON

     
     
    Les piqûres de guêpe ou d’abeille peuvent provoquer trois types de réaction : une réaction locale, une réaction toxique qui dépend du nombre de piqûres et une réaction allergique qui peut se déclencher après une seule piqûre. La réaction locale est la plus fréquente et nécessite rarement l’intervention d’un médecin. Les réactions toxiques et allergiques sont des urgences médicales pour lesquelles une hospitalisation est souvent nécessaire.
     
     
     
     

    Symptômes

    Le bourdon, plus volumineux et plus velu, reconnaissable à son bruit,  pique mais ne laisse pas son dard.

    L’inoculation de venin est intradermique c'est à dire dans le tissu conjonctif dense de la peau. Au niveau des muqueuses et de la conjonctive (œil), la diffusion du venin est plus rapide ce qui entraîne un gonflement plus important. Trois réactions sont possibles:

    Une réaction locale

    • La piqûre est douloureuse. Elle s’accompagne d’une rougeur locale, d’un gonflement (oedème local) de quelques cm, d’une légère induration. Cette réaction s’accompagne parfois de démangeaisons. Produite par des  amines vasoactives et par des  peptides, cette réaction disparaît en général en quelques heures.
    • En fonction de l’endroit de la piqûre, le gonflement peut être plus important : par exemple au niveau du visage (paupières, ailes du nez, oreilles, lèvres) et du cou. Une piqûre dans la bouche ou dans la gorge peut gonfler au point d’entraîner un risque d’étouffement.

    Une réaction toxique

    • Les symptômes seront plus intenses en cas de  piqûres multiples :  la quantité de venin injectée est plus importante. À la réaction locale s’ajoutent alors des signes généraux : vomissements,  diarrhée,  maux de tête, chute de tension, plus rarement convulsions et perte de connaissance.
    • Chez un adulte, une surveillance en milieu hospitalier est conseillée si la victime présente plus de 20 piqûres.  

    Une réaction allergique (choc anaphylactique)

    La réaction allergique ne dépend pas de la dose de venin injectée. Une seule piqûre suffit à la déclencher.

    Les symptômes sont:

    • Cutanés: urticaire généralisée, rougeur, démangeaisons et gonflement important.
    • Respiratoires: œdème de la langue, œdème de l’épiglotte et du larynx, bronchospasme qui s’accompagne d’une sensation d’oppression thoracique, d’angoisse et de cyanose (coloration bleutée de la peau).
    • Cardiaques: chute de la tension, choc.
    • Digestifs: nausées, vomissements, diarrhée.
    • Neurologiques: vertiges, perte de connaissance.


    L’obstruction des voies respiratoires et le choc cardiovasculaire peuvent entraîner la mort de la victime.

     
     
     
     

    Traitement

     

    Premiers soins sur place :

    • Lors d’une piqûre, la douleur est immédiate et un œdème local se développe rapidement
    • Si possible, identifiez l’insecte qui vous a piqué.
    • Les abeilles laissent l’aiguillon et la glande à venin accrochés à la peau. L'appareil continue ainsi à injecter les réserves de venin. Dans ce cas, retirez rapidement le dard avec l’ongle ou avec le bord non tranchant d’un couteau (en glissant parallèlement à la surface de la peau) ou d’une carte de crédit. N’utilisez pas de pincette, la glande à venin pourrait éclater et libérer encore plus de venin.

    Les guêpes piquent sans laisser de dard.

    Le frelon a un dard plus long. La piqûre est plus profonde. Le venin peut être injecté directement dans les vaisseaux sanguins, accélérant ainsi la réaction.

    • Enlevez les bagues en cas de piqûre à la main pour ne pas gêner la circulation du sang si un gonflement se développe.
      Bien désinfecter à l’eau et au savon, puis appliquer une solution antiseptique : les hyménoptères sont des omnivores et volent des arbres fruitiers vers les poubelles .
    • En cas de  douleur intense, prenez un antidouleur par voie orale. 
    • Certains auteurs recommandent d'approcher de la zone piquée une source de chaleur (sèche-cheveux, eau la plus chaude possible) puis une source de froid (glace). Cela permettrait de diminuer la douleur et le gonflement.
    • Vérifiez si vous êtes en ordre de vaccination contre le tétanos.

    Consultez un médecin:

    Si la réaction locale (gonflement, douleur, rougeur ) s’aggrave  dans les jours qui suivent la piqûre ou si des signes généraux d’infection tels que de la fièvre et/ou des frissons se développent.  Une infection peut se développer à l’endroit de la piqûre.

    En cas de  piqûre dans la bouche ou dans la gorge: le gonflement peut être rapide et important et entraîner des difficultés respiratoires. Donnez un glaçon à sucer, consultez immédiatement un médecin ou rendez-vous aux urgences d’un hôpital.

    En cas de réaction allergique, appelez le 100 ou le 112 pour un transport d’urgence à l’hôpital. L'allergie se manifeste par une éruption cutanée avec de fortes démangeaisons, un gonflement du visage, des vertiges, de la pâleur, des difficultés respiratoires, une sensation d’étouffement. Couchez la victime et surélevez-lui les jambes.

    En cas de piqûres multiples (plus de 20 chez l’adulte), une surveillance à l’hôpital est conseillée.

     
     
     
     

    Toxicité

    Les venins ont une action directe: la toxicité cellulaire (qui entraîne la destruction des cellules) et une action indirecte: les manifestations immunologiques.

    La composition chimique des venins est complexe. Ils contiennent des enzymes (phospholipases, hyaluronidases, …), des peptides ( kinines, …), des amines (histamine, ...) et  des acides aminés. 

    Ce sont surtout les enzymes ( phospholipases et hyaluronidases)  qui, chez certaines personnes, vont entraîner  la formation d’immunoglobulines responsables de la réaction allergique (Ig E).

     
     
     
     

    Risque

     

    Chez une personne allergique au venin de guêpe ou d’abeille, une seule piqûre suffit pour déclencher une réaction grave.

    Chez une personne non allergique, l’intensité de la réaction dépend de la quantité de venin injectée et donc du nombre de piqûres. La quantité de venin injectée par une abeille est de l’ordre de 50 à 100 microgramme et pour la guêpe de l’ordre de 2 à 10 microgramme.

    Une seule piqûre peut être très douloureuse  mais reste en général sans gravité.

    En cas de piqûres multiples, il est conseillé de surveiller l’apparition de symptômes et de demander une intervention médicale si nécessaire.   

     

     
     
     
     

    Prévention

    Soyez attentifs lorsque vous sortez pieds nus, de manière à éviter les piqûres d’abeilles ou de guêpes.
    • Ne vous promenez pas pieds nus dans la nature, surtout dans l’herbe.
    • Ne portez pas sur vous des substances attirant les guêpes et les abeilles (parfums, laques, crème solaire parfumée,…)
    • Évitez bien sûr le voisinage des ruches ou des nids.
    • Restez à bonne distance des poubelles mal fermées.
    • Évitez les vêtements de couleurs trop lumineuses pouvant ressembler à celles des fleurs
    • Si un insecte tourne autour de vous, restez calme. Évitez les gestes brusques et les mouvements désordonnés, repoussez-le doucement.
    • Si vous êtes allergique, évitez de manger à l’extérieur.  
    • A l’extérieur, évitez les boissons en canettes, vous risquez une piqûre de la gorge en avalant une guêpe tombée dans votre boisson.   
    • Les personnes allergiques peuvent demander à leur médecin de leur prescrire une trousse d’urgence composée d’adrénaline injectable (type Epipen® 0.3mg), d'un antihistaminique (par ex du Zyrtec®) et d'un corticoïde par voie orale. Prévenir aussi l’entourage et les amis de ce risque allergique.
    • Vous pouvez faire appel aux pompiers pour détruire un nid de guêpe. Pour un essaim d’abeilles prenez contact avec un apiculteur.
     
     
     
     

    En savoir plus?

    Les hyménoptères, ordre d’insectes comprenant les guêpes, les abeilles, les frelons et les bourdons, sont caractérisés par:

    2 paires d’ailes solidaires pendant le vol

    un corps divisé en trois régions : la tête, le tronc et l’abdomen

    un appareil venimeux situé à l’extrémité postérieure de l’abdomen qui comprend un aiguillon mobile connecté à une paire de glandes venimeuses

    Le mâle hyménoptère ne possède pas d’appareil venimeux et ne pique donc pas

    La famille des apidés

    Les Apidés ont un corps velu.

    L’abeille (Apis),  possède un dard  barbelé relié aux muscles de l’abdomen. L’abeille ne pique que si elle est dérangée dans son travail. Cet insecte travailleur ne pique qu’une seule fois car une partie de son abdomen est arraché avec le dard, entraînant la mort de l’abeille.

    Le bourdon (Bombus), plus volumineux et plus velu, reconnaissable à son bruit,  pique mais ne laisse pas de dard.

    La famille des vespidés

    Les Vespidés ont un  abdomen jaune rayé ou taché de noir, fusiforme à l’arrière et séparé du thorax par un rétrécissement marqué ( d’où l’expression taille de guêpe).

    La guêpe sociale (Vespula) mesure 15 mm vit dans des nids de quelques centaines à quelques milliers d’individus. Elle se nourrit de larves de mouche et d’autres insectes et joue de ce fait un rôle important dans l’écosystème. Les guêpes sont attirées par les fruits, le sucre et la viande. Les guêpes femelles possèdent  un dard et peuvent piquer plusieurs fois.

    Le frelon (Vespa),  proche de la guêpe, mesure 35 mm et peut piquer plusieurs fois. Ses piqûres sont  très douloureuses et peuvent être dangereuses.

    Quelques mots sur les traitements de désensibilisation:

    Mécanisme de la réaction allergique

    Les mécanismes de réaction allergique aux piqûres d’hyménoptères sont comparables à ceux du rhume des foins ou de l’allergie à la pénicilline par exemple.

    Lors d’une première piqûre, chez des personnes prédisposées, des anticorps de type IgE sont produits. Ces anticorps vont se fixer sur des cellules spécialisées, les mastocytes,  qui se trouvent surtout  dans la peau, les intestins et les voies respiratoires.

    Lors d’une seconde piqûre, la combinaison de l’antigène (venin de hyménoptère) avec l’anticorps (IgE se trouvant sur les mastocytes) produit une libération d’histamine et de substances vasoactives présentes dans les mastocytes à l'origine des symptômes allergiques. Cette réaction allergique se déclenche dans les 5 à 10 minutes qui suivent la piqûre.

    Diagnostiquer la personne allergique et le type d’allergie

    Il faut identifier l’insecte en cause. Se rappeler que seule l’abeille laisse son dard dans la peau. Une allergie au venin d’abeille n’entraîne pas d’allergie au venin de guêpe (sauf dans de rares cas où on peut avoir une allergie croisée).

    Des tests cutanés sont réalisés. Ils sont à base de venin purifié et dilué.

    Pour éviter des réponses faussement négatives , il faut attendre 6 semaines après une réaction allergique lors d’une piqûre pour réaliser les tests cutanés (temps nécessaire à la recharge des mastocytes) .

    Si le patient est sous antihistaminiques, attendre 10 jours après l’arrêt du traitement pour effectuer les tests cutanés.

    Des dosages sanguins permettent de rechercher la présence d’anticorps IgE spécifiques contre différents antigènes des venins de guêpes ou d’abeilles.

    La désensibilisation

    Les traitements de désensibilisation sont réservés  aux personnes ayant fait une réaction grave. L’immunothérapie spécifique ou désensibilisation est un traitement permettant de rendre le patient tolérant à un allergène particulier, c’est-à-dire capable de le neutraliser.

    Ce type de traitement est toujours pratiqué par un médecin en milieu hospitalier.

    Durant une première phase (traitement initial), le patient reçoit en injection sous-cutanée des doses croissantes du venin d’hyménoptère auquel il est allergique. Ces injections sont répétées toutes les semaines pendant 10 à 12 semaines, en augmentant progressivement la dose jusqu’à atteindre une dose correspondant à 2 piqûres d’abeille ou à une dizaine de piqûres de guêpe. 

    Après cette phase initiale, les injections sont administrées toutes les 4 à 6 semaines pendant trois ans au moins. Il s’agit de la phase d’entretien. Ces injections peuvent être faites par le médecin de famille en concertation avec le spécialiste.

    Pour obtenir un effet à long terme chez l’adulte on recommande de poursuivre le traitement pendant 3 à 5 an

    http://www.centreantipoisons.be/nature/animaux/piq-re-de-gu-pe-d-abeille-de-frelon-et-de-bourdon

    « La pâtisserie pour diabétiques, c’est permisChaleur et précipitations extrêmes augmentent le risque de salmonellose »
    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    1
    Samedi 18 Juillet 2015 à 19:29

    ça me stresse toujours !!!

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :