• Le sport

    L’enfant qui a un diabète continue de faire du sport, comme avant, aussi bien à l’école qu’en dehors de l’école. L’activité physique est conseillée, car elle favorise le bien-être et peut améliorer le contrôle du diabète.

    L’enfant peut pratiquement faire tous les sports et même pratiquer le sport à haut niveau. Cependant, certains sports à risque sont déconseillés.

    Le sport rend nécessaire l’adaptation des doses d’insuline et de l’alimentation. En général, il faut diminuer la dose d’insuline correspondant à la période d’activité et suivant l’activité. Il faut manger plus si l’exercice n’est pas prévu ou si son intensité le justifie.

    Enfin, il faut toujours avoir avec soi du sucre et une collation supplémentaire.

    POURQUOI EN PARLER ?

    L’activité physique fait partie de la vie de tous les jours, ce n’est pas seulement le sport ; le jeu en est une. Elle donne à l’enfant l’occasion d’être avec ses camarades.

    Le diabète n’empêche pas de faire du sport, il existe de nombreux champions, dans différents domaines, qui ont un diabète et ont fait de belles carrières.

    L’activité physique a une influence sur le diabète. En effet, l’exercice est bénéfique pour la santé, qu’on ait un diabète ou pas ; c’est un plaisir, un excellent moyen d’être bien dans son corps et dans sa tête ; cela peut contribuer à améliorer l’équilibre glycémique.

    De plus, l’activité physique est un des facteurs qui fait varier la glycémie. Le traitement (doses d’insuline et/ou alimentation) a besoin d’être adapté à l’activité physique.

    C’est en tenant compte de ses expériences antérieures que l’on apprend à bien adapter son traitement en cas de sport.

    Le sport aide à maintenir la forme physique, augmente la masse musculaire et aide à lutter contre les kilos en trop et il diminue le rythme cardiaque, la pression artérielle et le risque de maladies cardio-vasculaires.

     
     

    EXEMPLES DE SPORTIFS QUI ONT UN DIABÈTE

    William Talbert, Tennis, USA. Né en 1918, diabète à 10 ans, décédé en 1999.
    Davis Cup : 5 fois capitaine, vainqueur en 1948, 1949 (double) et 1954 (capitaine, ne jouait pas). US championship : 4 titres en double, 4 titres en double mixte. Rolland-Garros : 1950 (avec Tony Trabert). 33 titres.

    Hamilton Richardson, Tennis, USA.
    Coupe Davis : finaliste en 1955 (simple) et vainqueur en 1958 (double) ; membre de 1952 à 1958.

    Lennart Bergelin, Tennis, Suède. Né en 1925.
    Davis Cup : membre de l’équipe de Suède de 1946 à 1951 et 1953 à 1955.
    Coach de Bjorn Borg.

    Dominique Garde, Cyclisme, France. Né en 1959.
    Tour de France de 1984 à 1989.

    Garry Mabbutt, Football, Royaume Uni. Né en 1961, diabète à 18 ans.
    International de football, Vainqueur de la Coupe de l’UEFA en 1984.

    Sir Steve Redgrave, Aviron, Royaume Uni. Né en 1962, diabète à 35 ans.
    JO : 5 médailles d’or à 5 JO consécutifs ; 4 sans barreur LA 1984, 2 sans barreur Séoul 1988, Barcelona 1992, Atlanta 1996, Sydney 2000.
    Championnats du monde : 9 titres. Sir en 2001

    Pär Zetterberg, Football, Suède. Né en 1970, diabète à 20 ans.
    Capitaine d’Anderlecht, Belgique. Soulier d’or en 1993 et 1997.
    Professionnel de l’année en 1993, 1997 et 1998.

    Gary Hall, Jr, Natation, USA. Né en 1974, diabète à 25 ans.
    JO : 10 médailles, 5 d’or, 3 d’argent et 2 de bronze, Atlanta 1996,
    Sydney 2000 et Athènes 2004.

     

    QUELS SPORTS PRATIQUER ?

    Presque tous les sports peuvent être pratiqués, l’important est de se faire plaisir. On choisit celui qu’on préfère et qu’on peut pratiquer régulièrement.

    L’exercice musculaire régulier, qui peut se prolonger sans épuiser l’organisme développe la résistance à l’effort. De plus, si on a un diabète, l’exercice améliore le passage du glucose dans le muscle et permet de diminuer les doses d’insuline.

    Certains sports ne sont pas à encourager (voire à déconseiller), parce qu’ils sont potentiellement dangereux avec le diabète. Il peut s’agir d’un danger en cas d’hypoglycémie deltaplane, parapente, parachutisme, alpinisme en montagne, voile en solitaire, sports mécaniques) ; ou d’un risque de lésions rétiniennes (boxe).

    Pour la plongée sous-marine, l’apnée a toujours pu être pratiquée. Avec bouteilles, les jeunes de plus de 18 ans peuvent être accueillis dans les clubs de plongée, mais avec l’obligation de respecter certaines règles (voir www.diabeteplongee.com)

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    SPORT ET GLYCÉMIE

    Le plus souvent, l’exercice physique fait baisser la glycémie pendant le sport et surtout dans les heures qui suivent le sport. Des précautions simples permettent d’éviter l’hypoglycémie :

    • Diminuer les doses d’insuline

    • Adapter l’alimentation

    • Contrôler la glycémie, avant le sport pour savoir d’où on part et après pour savoir si la dose a été corrigée de façon correcte, pourquoi pas à la mi-temps.

    Il est important de noter dans le carnet le sport pratiqué, la dose d’insuline, les collations prises, les glycémies. Il faut être d’autant plus attentif au début du diabète, quand on commence une nouvelle activité physique dont on ne connaît pas les effets.

    Peu à peu, on fait sa propre expérience et on apprend, par ses propres réactions, à faire les ajustements nécessaires, en s’aidant des conseils de l’équipe médicale.

    Attention ! Ne jamais faire de sport à jeun.

    Sport et Hyperglycémie

    Dans certains cas, l’exercice physique peut faire monter la glycémie. Pourquoi ?

    Le stress (excitation, concentration, engagement) occasionné par certains sports (ex : sports d’équipe…) ou certaines pratiques (ex : compétition …) provoque une poussée d’adrénaline qui fait monter la glycémie.

    Si, avant l’exercice, la glycémie n’est pas élevée, l’hyperglycémie sera transitoire. Attention, la glycémie risque quand même de baisser dans les heures qui suivent, elle doit donc être surveillée.

    Si, avant l’exercice, il y a une hyperglycémie (> 2,5 g/l) avec une cétose (cétonurie positive ou cétonémie élevée), l’exercice peut aggraver à la fois l’hyperglycémie et la cétose.

    ATTENTION ! Ne pas commencer un exercice physique si on retrouve une hyperglycémie avec cétose. Corriger l’hyperglycémie avec cétose avec des suppléments d’insuline d’action rapide (cf Hyperglycémie avec cétose). L’exercice ne remplace pas l’insuline.

     

    EN PRATIQUE

    Exercice physique pour une durée de 30-60 mn

    Exemple : sport à l’école, promenade à pied ou à vélo, natation, foot, tennis, badminton, roller, danse, shopping …

    Avant l’exercice, la glycémie ne doit pas être :

    • Trop basse : si elle < 1,20 g/l, ne pas faire l’exercice sans avoir mangé ;
    • Trop élevée : si elle supérieure à 2,50 g/l, rechercher la cétose. En cas de cétose, s’abstenir de faire l’exercice.

    L’activité est prévue :

    • Diminuer l’insuline correspondant à la période où l’exercice est prévu.
    • A certaines heures, prendre une collation (10 à 20 g de glucides selon l’âge).

    L’activité n’était pas prévue :

    • Comme la dose d’insuline n’a pas été diminuée,
    • Prendre une collation avant de faire l’exercice : 10 à 20g selon l’âge.
    • Ne pas oublier !
    • Prévoir son matériel : lecteur de glycémie, bandelettes urinaires, sucre, collations, boisson.
    • Prévenir une personne sur place que l’on a un diabète.
    • Noter tous les détails dans le carnet.
    • A l’arrêt de l’exercice et quelques heures plus tard, contrôler la glycémie.

    Pour tous ces problèmes particuliers, en parler avec son diabétologue.

    Sport à l’école

    En aucun cas, le diabète ne justifie une dispense d’EPS à l’école.

    Prévenir le moniteur d’éducation physique. Avoir toujours du sucre (morceaux de sucre emballés individuellement, ou équivalent adapté au sport, cf Cahier «Hypoglycémie») et une collation à proximité.

    Quelques exemples

     Roméo, 10 ans : une heure de natation de 9 à 10 heures

    • Diminuer la dose d’insuline d’action rapide du matin.
    • Emporter une collation supplémentaire, en cas de besoin.

    Sport extra-scolaire

    Les vacances

    • Si l’activité physique augmente pendant les vacances :
    • ne pas hésiter à diminuer les doses dès le premier jour
    • Plage avec jeux … moins 10-20 %
    • Ski … moins 20-30 %
    • Randonnée en montagne… moins 20-30 % plus collations
    • Ne pas oublier de les réaugmenter dans les jours qui suivent le retour.
     

    ENTRAÎNEMENT ET COMPÉTITION

    Entraînement sportif

    L’exercice physique régulier (par exemple, natation 1-2 heures, 2-3 fois par semaine) facilite l’action de l’insuline. On a donc besoin de moins d’insuline si l’on est entraîné. Cet effet disparaît rapidement à l’arrêt de l’entraînement (en quelques jours).

    Avec l’entraînement, on apprend à connaître ses propres réactions (variations de la glycémie pendant et après le sport) et ainsi à bien adapter les doses d’insuline. On ne commence un entraînement qu’avec une glycémie ≥1,2g/l et en l’absence d’hyperglycémie avec cétose.

    Si l’activité physique est intense

    Après 45 min – 1 heure

    Prendre 10 à 20 g de glucides selon l’âge :

    • Collation + eau.
    • Jus de fruit (10 à 12 g /100ml ) dilué de moitié (d’utilisation facile).

    Exemples :

    • 100ml de jus d’orange + 100ml d’eau.
    • Boissons de l’effort

    Cette prise est renouvelée selon la durée de l’activité.

    A l’arrêt de l’exercice physique, contrôler la glycémie dans l’heure qui suit.

    Si la glycémie est ≤ 0,8 à 1 g/l : prendre 10 à 20g de glucides (collation ou boisson).

    Au repas suivant l’apport glucidique est assuré et éventuellement augmenté.

    Si l’effort a été intense et/ou prolongé, l’hypoglycémie peut survenir beaucoup plus tard.

    (Exemple : hypo fin de nuit.)

     Sport à l’heure des repas ?

    On peut tout à fait, ce jour-là, changer l’heure de l’injection et du repas.

    Compétition

    L’avant dernier repas (la veille au soir pour un exercice le matin, au petit déjeuner pour l’après-midi, au déjeuner pour la soirée) doit assurer la ration habituelle de glucides sous forme de féculents (pâtes, riz …) ou de pain, et une bonne hydratation (eau peu minéralisée : eau du robinet ou eau de source).

    Au moins 3 heures avant la compétition, prendre un repas léger et digeste, assurant l’apport habituel de glucides : féculents (pain, pâtes, riz) + viande grillée ou jambon ou poisson poché et un fruit + eau.

    Diminuer la dose d’insuline selon :

    • l’intensité et la durée de l’exercice ;
    • les expériences antérieures.

    Contrôler la glycémie et la cétose 1h30 avant la compétition. Si la glycémie est ≤ 1,5g/l : prendre une collation de 10 à 20g de glucides.

    Épreuve d’endurance : cyclisme, course de fond, randonnée, VTT, match de foot ou de hand, tennis, natation sur de grandes longueurs…

    Toutes les 30 min assurer un apport de 10 à 20g de glucides sous forme de jus dilué, fruits secs, biscuits…

    Epreuve intense et de courte durée : athlétisme, natation sur de courtes longueurs, gymnastique, hockey, aviron, arts martiaux, danse…

    En cas d’attente entre 2 épreuves, manger aux heures habituelles avec des aliments faciles à digérer et éventuellement consommés de façon fractionnée.

    Exemple : sandwich pain de mie + jambon, pain au lait + fromage, compote, banane…

    Boire régulièrement de l’eau plate ou légèrement sucrée (150 ml toutes les 10 minutes).

    On peut utiliser des boissons spécialisées pour les sportifs, généralement sucrées à 6-8%, ou du jus de fruit dilué, ce qui permet en même temps de bien s’hydrater (important pour éviter les crampes musculaires pendant et surtout après l’effort).

    Dans l’heure qui suit, bien s’hydrater : boire 0,5 à 1litre de boisson légèrement sucrée, selon l’âge de l’enfant et la température extérieure.

    Récupération après compétition

    Attention à l’hypoglycémie après un effort intense et prolongé.

    A l’arrêt de l’exercice, la glycémie peut être élevée à cause du stress, mais elle peut descendre très rapidement.

    Contrôler la glycémie 1-2 heures après la fin de l’exercice.

    L’hypoglycémie peut se produire jusqu’à 6 à 8 heures après la fin de l’effort.

    Au repas suivant, bien manger, avec :

    • une quantité de glucides au moins égale aux apports habituels;
    • moins d’aliments protidiques (viande, poisson, oeuf) pour ne pas augmenter l’excrétion d’azote (urée);
    • un apport habituel de produits laitiers pour leur propriété alcalinisante.

    Diminuer la dose d’insuline, en tenant compte de la glycémie.

    Prendre une collation en début de nuit si la glycémie est inférieure à 1,5g/l. 10 à 20g de glucides pour un enfant, 20 à 30g de glucides pour un adolescent.

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    QUAND ON PORTE UNE POMPE À INSULINE

    Lorsque l’on porte une pompe, il faut étudier la possibilité de la porter ou non pendant l’exercice. Différentes options existent :

    • Déconnecter la pompe
    • Diminuer le débit de base
    • Diminuer le bolus avant ou après l’activité
    • Apporter un supplément de glucides
    • Ne rien modifier
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    Activité de courte durée

    Si l’activité est de courte durée ou d’intensité modérée, dans la plupart des cas il n’est pas nécessaire de modifier l’insuline. Par contre, il est conseillé d’effectuer une surveillance plus rapprochée des glycémies.

    Activité plus intense

    Si l’activité physique est plus intense ou de plus d’une heure et que l’enfant est autonome, le plus simple est de déconnecter le cathéter pour une durée d’1-2 heures maximum. Cependant, d’autres possibilités existent :

    • Diminution du débit de base (de 20 à 50%) avec utilisation de la fonction « débit de base temporaire », pendant l’exercice et, éventuellement, pendant 1heure (ou 2h) après l’arrêt de l’activité : à déterminer avec le diabétologue.
    • Diminution du bolus précédant l’activité (de 30 à 50 % selon l’activité) si celle-ci a lieu dans les 3 heures de sa période d’action.
    • Prise supplémentaire de glucides à moduler en fonction du niveau glycémique de départ, de la durée, du type de dépense énergétique (en moyenne 10 à 20g de glucides toutes les 1h-1h30) ; ceci peut être plus facile lorsque l’enfant n’est pas autonome et si l’activité est peu prévisible.

    Activités toute la journée

    En cas d’activité toute la journée (randonnée, ski …) :

    • diminuer les bolus de la journée et du dîner ;
    • il est souvent nécessaire de diminuer le débit de base toute la journée et la nuit suivante (20-50%).

    Après l’activité, en cas de déconnexion, lors de la remise en place de la pompe :

    • si la glycémie est supérieure à 2,50g/l : il est possible de faire un bolus (50% du débit de base non reçu ; exemple : pour un débit de base 0,5u/h et un arrêt de 2h : faire un bolus de 0,5 U) ;
    • si hypoglycémie : prendre du sucre.

    Même en l’absence de déconnexion, il est possible d’avoir une hyperglycémie importante (sécrétion d’adrénaline).

    Si l’activité sportive a lieu en fin d’après-midi, il faut être attentif au risque d’hypoglycémie nocturne, les glycémies diminuant dans les heures qui suivent :

    • Diminuer le bolus du dîner.
    • Une glycémie est indispensable au coucher.
    • Si elle est inférieure à 1,2 g/l, prendre une collation (20 à 30 g de glucides ou plus).
     

    TÉMOIGNAGES

    Je me présente je m’appelle Thomas, j’ai eu mon diabète à l’âge de 6 ans et cela ne m’a pas empêché de faire un sport : le cyclisme.

    J’ai choisi cette activité sportive car ma sœur aînée était inscrite dans un club et mon papa adore le cyclisme, ne manque jamais le tour de France et encadre de jeunes cyclistes.

    Au début, lorsque je faisais des compétitions je ne savais pas qu’il fallait diminuer mes doses d’insuline, alors je faisais souvent des hypoglycémies. J’en ai donc parlé avec mon diabétologue et il m’a expliqué que lors d’un effort sportif, il était normal de réduire ses doses d’insuline.

    Aujourd’hui cela fait 10 ans que j’ai mon diabète et c’est difficile de le régler. Quand je vais rouler je baisse mes doses d’insuline de 2 unités pour la rapide et de 2 unités pour la lente. Une fois j’ai réduit de 6 unités la rapide et de 4 unités la lente c’était lors d’une compétition importante (course de 50 km), en plus j’ai mangé une barre de céréales en roulant car je sentais la fringale venir. Après la course, j’ai dû encore manger car ma glycémie était proche de 0,60 g/l, pourtant le midi j’avais mangé beaucoup de pâtes mais ce n’était pas suffisant. Une autre fois c’était le contraire j’avais tellement envie d’avoir une place sur le podium, que j’ai fait monter mon adrénaline et cela a fait monter ma glycémie et j’étais en hyperglycémie.

    Aujourd’hui je ne fais plus de compétition, je pense reprendre dans quelques années, mais tous les samedis matin, j’encadre des jeunes cyclistes et je fais du vélo par plaisir et continue à suivre les exploits des cyclistes professionnels.

    L’an dernier grâce à mon médecin, j’ai fait la connaissance d’une équipe de cycliste américaine professionnelle dans laquelle sur les 22 coureurs 5 sont diabétiques de type 1. Le nom de cette équipe est la Team Type 1 (ce qui veut dire équipe de type 1), elle a été créée par Phil Southerland.

    J’ai fait la connaissance des coureurs lorsqu’ils sont venus en France, lors d’une conférence sur le sport et le diabète et depuis je suis fan de cette équipe et je regarde tous leurs résultats. Je sais qu’ils vont venir en France en 2012 et j’irai les encourager car ils participent à une course dans ma ville (course de la Route Adélie).

    J’ai dans ma chambre un maillot dédicacé de l’équipe Team Type 1.

    Je remercie « mon collaborateur » Marc de Kerdanet de m’avoir fait connaître cette équipe !

    Propre à chaque jeune, ce sont les expériences et les échanges avec l’équipe soignante qui permettent de trouver les adaptations personnalisées à un bon équilibre glycémique pendant et après ses activités.

    « J’encourage les jeunes qui ont un diabète à vivre leur passion sportive jusqu’au bout » Carole pratique le basket au niveau professionnel, Rennes,

    J’ai commencé le basket à l’âge de 9 ans, sans grandes ambitions. C’était histoire de faire un sport… Et, avec ma grande taille, le basket s’est avéré être un choix judicieux!

    Arrivée au collège, tout est allé très vite. J’ai été détectée pour les sélections départementales, puis régionales et enfin, à ma rentrée en 4ème, j’ai intégré le pôle espoir de basket-ball de Saint-Brieuc.

    L’année suivante, je suis partie au pôle France de Toulouse avec un an d’avance et enfin mes trois dernières années avant ma majorité, j’ai intégré l’Institut National du Sport et de l’Education Physique (I.N.S.E.P.).

    Ensuite, ma formation «jeune» étant terminée, je suis rentrée dans le monde professionnel tout en continuant mes études. Je suis partie à Tarbes-Gespe-Bigorre un an (ligue1), puis deux ans au club de l’Avenir de Rennes (ligue 2), ensuite un an au club de Lyon Basket Féminin (ligue 2), pour enfin arriver cette année à Reims (ligue 2).

    On a découvert mon diabète le 18 janvier 2002. J’étais en 5ème, juste au moment où le basket commençait à prendre de l’importance à mes yeux. J’avais très peur, mais j’ai vite réussi à associer les deux. C’est plus tard vers l’âge de 16 ans que j’ai eu des difficultés à gérer, notamment sur la gestion de la prise de nourriture avant la pratique sportive. J’avais peur de tomber en hypo pendant mes matchs…

    Durant mon année à Lyon, j’ai été hospitalisée dans le but de m’initier à l’insulinothérapie fonctionnelle et depuis je gère plus facilement mon quotidien. J’évalue les quantités de glucides que je mange et je sais quelle quantité d’insuline mettre pour 10g de glucides le matin, le midi ou le soir. Cela m’aide également à trouver mes repères lorsque je suis en repos sur le plan sportif.

    Aujourd’hui mon traitement s’articule entre deux insulines: la Lantus® et la Novorapid®. Je fais mon injection de Lantus® à midi et la Novorapid® avant chaque repas. Mes doses de Novorapid® dépendent de ce que je mange et de ma pratique sportive.

    En tout cas, je peux affirmer que le diabète est tout à fait compatible avec la pratique d’un sport au niveau professionnel et encourager les jeunes qui ont un diabète à vivre leur passion sportive jusqu’au bout!

    Le sport, la voile, un défi à soi-même, une thérapie… mine de rien

    Aujourd’hui âgé de 54 ans, je navigue depuis l’âge de dix ans. Je suis tombé dans la marmite tout petit : normal, j’habite à Locquirec, en Bretagne Nord, il suffit de regarder la loupe d’Astérix au début de la bande dessinée.

    Compétition dès l’âge de 10 ans. A l’âge de 15 ans, je suis vice-champion de France de voile scolaire… Mais voilà, en 1973, il y a trente-huit ans déjà, je deviens également diabétique de type 1. A l’époque, il n’y a qu’une insuline lente et pas de lecteur pour savoir où on en est. Alors, c’est le bazar… A l’école, en seconde, je décroche complètement. A la maison, au milieu de sept enfants, on ne peut pas aménager la nourriture. Tout est compliqué.

    Je me réfugie alors totalement dans le bateau, la compétition, la voile puis, professionnellement, la construction de bateaux. Mais le démon du sport et de la compétition me démange. Grâce à cette activité physique permanente, je préserve, en partie, ma santé. Psychologiquement, je fais l’impasse sur mon diabète et, heureusement, mon médecin généraliste me préserve et surtout ne me bloque pas dans cette vie sportive, mal vue à l’époque. Il me signe tous les ans mes licences sportives et m’aide à trouver des solutions pour le sommeil, la nourriture, les hypos.

    Après des saisons à haut niveau, j’embarque en 1981 et 1982 sur deux courses du Figaro en solitaire. Toujours pas de lecteur de glycémie, alors je marche au feeling: trop de sucre, je suis mou et pas dans le coup, pas assez… je me re-sucre; l’un dans l’autre, je vis à fond et je finis, très bien placé, les deux courses de niveau international (12ème et 20ème sur 50).

    La même année, un constructeur de bateaux danois me propulse «pilote d’usine» pour son dernier bateau de course. Le tour de la Méditerranée… et toujours mes seringues dans ma trousse de toilette car les stylos n’existent pas.

    Par la suite, j’ai dû embrayer à mon compte avec mon chantier naval. Finies les longues saisons d’été à faire toutes les courses. Du coup, avec mes copains ingénieurs et grâce au sponsor Groupama Bretagne (juste avant Franck Cammas), j’ai construit un catamaran de course de 17 m avec un mat de 25 m de haut (huit étages) : l’objectif recherché a été tout de suite atteint : 1990-91-92 trois années Champion de France de vitesse à la voile à 30 nœuds.

    Dernier bateau et dernier challenge lancé en 2001 par l’achat d’occasion d’un bateau du Vendée Globe et inscription pour y courir en 2004. De sombres histoires de jalousie et d’argent arrêtent le projet trois mois avant le départ et après trois ans de préparation; il arrive que le diabète ait bon dos, c’est dur mais il faut continuer, se battre.

    Aujourd’hui, j’ai toujours ce bateau et j’amène mes amis en Irlande, en Angleterre, en Espagne. La vie est toujours aussi belle et puis… j’ai encore quelques projets en tête.

    Le premier bilan de ces années très denses est que le diabète et la voile se marient très bien. Le bateau dispose de couchettes pour se reposer, d’une cuisine pour se re-sucrer: les stocks de coca faisant plus partie de la pharmacie du skipper que de l’avitaillement de l’équipage. Enfin,- et cela est beaucoup plus surprenant – le rythme des quarts de nuit et le sommeil par tranches de deux ou trois heures permettent de se tester et de réajuster l’insuline au fur et à mesure… avec quelques épisodes atypiques: imaginez sortir du duvet à 3 heures du matin et vous tester avec la lampe frontale sur la tête et les pieds calés au plafond… tempête oblige. Inversement, les périodes inactives en manœuvre de voiles et les grignotages sont à surveiller pour éviter les hyperglycémies.

    En ce qui concerne le handicap qui existe avec le diabète, je me suis toujours adapté et ai toujours concouru à armes égales dans les compétitions «normales». Que ce soit le diabète ou beaucoup d’autres soucis que d’autres peuvent avoir, mine de rien, tous les sportifs font avec leurs «plus» et leurs «moins», comme dans la vie.

    Mais il est très important de ne pas jouer les aventuriers. Un bon marin prend toujours la météo avant de partir et met «à la cape» en cas de tempête; le diabétique fait la même chose. J’ai beaucoup travaillé pour comprendre le diabète et mes réactions afin de m’adapter et d’être performant en compétitions. Non seulement, mon médecin a toujours été au courant de mes activités, mais j’ai aussi constaté que ma bonne nutrition influençait directement mon diabète et, donc, mes performances.

    Je vous souhaite à tous de trouver votre équilibre, car la vie est belle et vaut le coup de faire quelques efforts pour vivre intensément.

    Gildas IAUCH, «Dynamic Diabetic» (www.dynamicdiabetic.com)

    http://www.ajd-diabete.fr/le-diabete/vivre-avec-le-diabete/le-sport/

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